devenue la belle cité actuelle. Elle prit le nom de Fort Royal, tout comme le quartier du Fort Saint-Pierre et la ville elle-même de Saint-Pierre avaient pris le nom de l’œuvre de défense dont les premières assises avaient été jetées par d’Esnambuc dans les jours qui suivirent le 15 septembre 1635, à l’embouchure de la Rivière qu’on a appelée la Roxelane.
Froger, ingénieur « sur le Faucon-Anglais » monté par de Gennes qui arriva à la Martinique en décembre 1696, a écrit, sans doute avec indulgence, que « le cul-de-sac royal, est un grand acu, situé vers le midi de l’isle et au fond duquel il y a un joli bourg de près de trois cents habitants, où le général et la justice font leur résidence ; les rues y sont droites et les maisons propres presque toutes en bois. Un homme qui a du bien peut y vivre aussi commodément qu’en France[1]. »
Rochambeau qui s’y est installé le 3 février 1793 la baptisa du nom de Fort de la République et le journal qu’il fit (27 Avril 1793-26 Juin 1793) du blocus et du siège de la Martinique est daté du Fort de la République[2]. On l’appela aussi « République-Ville ou Fort-République[3] ».
Un arrêté consulaire du 18 Avril 1802 (8 floréal an X) lui donna le nom de Fort-de-France[4] : « Aussitôt que le pavillon de la République sera arboré dans les îles de la Martinique, Sainte-Lucie et Tabago, le Fort et le bourg dit Royal, à la Martinique, prendront le nom de Fort-de-France. Signé : Bonaparte ». Il le perdit sous la Restauration pour redevenir Fort Royal et la seconde République le lui a rendu. Un arrêté du Maire Reboul du 28 mars 1848, fit, en effet, revivre l’arrêté consulaire cité ci-dessus « non abrogé jusqu’à ce jour ». (J. O. Martinique
- ↑ Cité en note par Cornilliac, dans ses « Recherches chronologiques sur l’origine et la propagation de la fièvre jaune aux Antilles ». Moniteur de la Martinique 15 juillet 1866.
- ↑ Arch. Min. Col. n° 461.
- ↑ La Révolution Française à la Martinique par M. H. Lémery, page 209.
- ↑ Code de la Martinique, tome 4, page 461. — B. O. Martinique, année 1848, page 210.