Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/117

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fonciers s’occupent sans cesse d’améliorer, d’étendre, de perfectionner à qui mieux les avances qui vivifient le territoire, et le transforment en riches héritages, après que l’autorité l’a par-tout couvert de ses grandes propriétés communes, qui sont la source de l’opulence publique et privée, ce qui caractérise la prospérité de l’art social :

Quand l’instruction, la liberté, les [239] facilités ont multiplié la race précieuse des entrepreneurs et directeurs ou chefs des exploitations productives, et de leurs vénérables coopérateurs ; quand elles ont augmenté leur savoir ou leurs progrès dans l’art fondamental de multiplier les productions de la nature, en épargnant le sol, les hommes et les frais, leur pouvoir ou l’accroissement continuel et progressif des richesses d’exploitation de cette masse de fonds ruraux ou d’avances primitives (vrai Palladium des Empires, qu’on doit regarder comme l’objet le plus sacré, parcequ’il est la cause la plus immédiate de la reproduction annuelle qui comprend toutes subsistances et matieres premieres, sans lesquelles il n’y a rien, et parcequ’il est sans cesse exposé aux plus grands dangers, soit aux dangers naturels des saisons, des épidémies et des autres fléaux du Ciel, soit aux dangers factices de la cupidité envahissante, à ceux d’une [240] législation erronée, d’un fisc dévastateur, d’une cupidité mal entendue, d’un monopole légal ou frauduleux, qui détruisent tant de richesses d’exploitation dans les États mal administrés) ; quand au contraire la certitude bien établie de ne trouver aucun obstacle à toute amélioration des travaux productifs, à toute jouissance du fruit de ces travaux, anime de plus en plus l’émulation ou le vouloir de perfectionner les exploitations fructifiantes, ce qui caractérise la prospérité de l’art productif :

Alors il est évident que l’art stérile va toujours en prospérant de mieux en mieux, parceque la reproduction annuelle des subsistances et des matieres premieres va toujours en croissant, parcequ’il naît de quoi fournir la vie et le bien-être à un plus grand nombre de créatures humaines, parceque les hommes ont plus de savoir, plus de moyens pour se procurer avec moins de temps, [241] de peines et de frais les jouissances utiles ou agréables.

La prospérité des deux premiers arts entraîne donc nécessairement celle du troisieme.

Mais la prospérité apparente et momentanée de ce troisieme art dans un État, n’est pas toujours et nécessairement l’effet de celle des deux premiers, elle peut au contraire avoir pour cause leur