Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conques ; c’est-à-dire les Entrepreneurs ou les simples Manœuvres de ces importantes opérations.

3o les Marchands ou Négociants qui achetent pour revendre, soit en gros, soit en détail, qui servent ainsi le commerce, dont leur trafic est souvent l’utile accessoire, mais non pas l’essence.

4o les simples salariés stériles qui ne rendent que des services purement personnels, et n’operent point sur les productions de la nature, ne s’occupant ni à les faire naître ni à les façonner, ni à les voiturer ni à les trafiquer.

Ces quatre divisions procurent des jouissances et operent le bien-être : elles ne sont pas inutiles, elles ne sont pas nuisibles par elles mêmes, au contraire elles sont essentiellement bonnes et agréables ; mais elles ne servent pas à faire produire les subsistances et les ma[237]tieres premieres, elles ne servent qu’à les consommer, qu’à les faire consommer : elles ne sont pas fécondes ou productives, c’est par cette raison qu’on les a nommées classe stérile.

Quant à leur utilité, c’est un objet de la plus grande importance, et qui mérite une explication détaillée.

C’est dans cet éclaircissement qu’on peut trouver la solution du problême tant controversé de la nature et des effets du luxe.



PROBLÈMES
Sur la prospérité des Arts stériles et sur le Luxe.


No Premier.

Véritable prospérité des Arts stériles.


Quand les deux premiers arts caractéristiques des sociétés policées prosperent dans un État, c’est-à dire, 1o. quand l’autorité souveraine, instruisante, pro[238]tégeante, administrante, perfectionne de mieux en mieux les connoissances utiles, l’industrie, l’émulation de bien faire, la justice et la paix intérieure, les relations politiques, honnêtes et avantageuses, les forces militaires sagement combinées, la juste et légitime perception de ses seuls vrais revenus, leur emploi le plus prudent, le plus équitable, le plus fructueux pour l’État et pour le Souverain :