Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/191

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3⁰ procurer l’accroissement des richesses d’exploitation, la masse des avances productives, l’aisance, la bonne volonté des cultivateurs et des autres entrepreneurs des travaux fructifiants. 4⁰ développer l’industrie façonnante, voituriere, négociante ; abréger ses travaux, restreindre ses frais et multiplier ses effets ; faciliter, accueillir, encourager tout ce qui tend à varier, à multiplier les jouissances nécessaires ou commodes, les services d’agrément et d’utilité. Telles sont les regles de l’ordre bienfaisant. C’est-là ce qu’on doit appeller maintien, augmentation, perfection de l’autorité souveraine, en même-temps aussi accroissement de la prospérité publique des autres classes de la société. Si jamais un prince est vraiment grand, vraiment puissant, vraiment riche, vraiment digne d’amour et de respect, vraiment image de la divinité suprême sur la terre, c’est quand il regne par la justice et la bienfaisance, par des mandataires instruits, fideles, integres et courageux sur un sol vivifié par de grandes et majestueuses avances souveraines, par de bonnes et riches avances foncieres, par d’opulentes avances d’exploitation sur un sol couvert par conséquent d’une superbe reproduction totale, annuelle, qui fournit un grand produit net, totalement disponible, et par conséquent sur une multitude innombrable d’hommes instruits, justes, laborieux, libres, heureux et dignes de l’être. Chercher ailleurs les moyens d’établir l’autorité des souverains, leur gloire et leurs richesses, c’est l’illusion de la politique aveugle, injuste et désastreuse, qui ne fait naître parmi les hommes que divisions, guerres et crimes. C’est évidemment sur ces principes qu’il faut juger, 1⁰ les prétentions du despotisme arbitraire, qui ne s’occupe qu’à soumettre autant qu’il peut les esprits et les consciences mêmes aux volontés quelconques des mandataires de la souveraineté, fussent-elles absurdes, iniques et dévastatrices jusqu’à l’excès le plus évident, et qui se sert pour obtenir ce succès abominable du moyen le plus infaillible, c’est-à-dire, de l’ignorance universelle, qu’il étend, qu’il perpétue, qu’il confirme le plus qu’il lui est possible, même dans les chefs d’une nation, à plus forte raison dans le commun du peuple, en y substituant la superstition, la cupidité et la crapule, compagnes de la servitude, alliées inséparables de la tyrannie dans la guerre éternelle qu’elle fait aux lumieres de la raison, de la loi naturelle et de l’ordre bienfaisant.