Lettre à Jules Janin
[Premier projet.]
A Monsieur Jules Janin
A propos du feuilleton (signé Eraste)
Sur Henri Heine et la Jeunesse des Poètes
Lui aussi, lui-même, "il savait comment on chante et comment on pleure ; il connaissait le sourire mouillé de larmes, etc."
Comme c’est extraordinaire, n’est-ce pas, qu’un homme soit un homme ?
Catilina écrit au sénateur Quintus Cecilius avant de prendre les armes : "Je te lègue ma chère femme Orestilia et ma chère fille…"
Mérimée (Mérimée lui-même !!!) ajoute : "On éprouve quelque plaisir et quelque étonnement à voir des sentiments humains dans un pareil monstre."
Comme c’est extraordinaire qu’un homme soit un homme !
Quant à toutes les citations de petites polissonneries françaises comparées à la poésie d’Henri Heine, de Byron et de Shakspeare, cela fait l’effet d’une serinette ou d’une épinette comparée à un puissant orchestre. Il n’est pas un seul des fragments d’Henri Heine que vous citez qui ne soit infiniment supérieur à toutes les bergerades ou berquinades que vous admirez. Ainsi, l’auteur de l’Ane mort et la Femme guillotinée ne veut plus entendre l’ironie ; il ne veut pas qu’on parle de la mort, de la douleur, de la brièveté des sentiments humains : "Ecartez de moi les