Page:Baudelaire - Œuvres posthumes, I, Conard, 1939.djvu/334

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Stuart était toujours crotté et débraillé et ne payait pas les filles.

Et puis Mme de Duras prend la parole, comme dans Tite-Live ; elle veut congédier la politique et demande à Capo d’Istria "s’il n’a pas reconnu dans les Martyrs et dans l’Itinéraire le ciel de sa patrie, l’âme de l’antiquité, et, à la fois, les horizons et la poésie de la Grèce".

Et Capo d’Istria prend la parole, comme dans Tite-Live, et exprime cette vérité que Chateaubriand n’est pas Homère, que la jeunesse ne recommence pas plus pour un homme que pour le monde, mais que, cependant, pour n’être pas poète épique, il ne manque pas de grandeur ; que le peintre de Dioclétien, de Galérius et du monde romain avait paru prophétique et vrai ; quand ces peintures du passé éclatèrent aux yeux "on reconnaissait de loin, dans une page des Martyrs, le portrait et la condamnation de celui qu’il fallait abattre".

Je n’ai pas besoin de dire que l’expression : comme Tite-Live est simplement pour caractériser une manie de M. Villemain et que chacun des personnages mis en scène parle comme Villemain en Sorbonne.

Une voix grave, "aussi grave que celle du comte Capo d’Istria était douce et persuasive", établit un parallèle entre les Martyrs et Télémaque, et donne la supériorité à ce dernier ; cela fait deux pages de discours.

Un quatrième orateur dit que "le Télémaque est un bon livre de morale, malgré quelques descriptions trop vives pour l’imagination de la jeunesse. Le Télémaque est une gracieuse réminiscence des poètes anciens, une corbeille de fleurs cueillies partout, mais quel intérêt aura pour l’avenir cette mythologie profane, spiritualiste d’intention, sans être changée de formes, de telle façon que le livre n’est ni païen, ni chrétien ? "

Et Capo d’Istria reprend la parole pour dire que "