Petite digression sur le dernier des Stuarts. Enfin, une voix prie Mlle Delphine de dire "ce que vient de lui inspirer le tableau d’Horace Vernet".
La jeune fille, dont la grâce naïve et fière égalait le talent, ne répondit qu’en commençant de sa voix harmonieuse ce chant de la Druidesse, dédié au grand peintre qui achevait un tableau de Velléda. Debout, quelques mèches de ses blonds cheveux éparses à la brise légère de cette nuit d’été, la jeune Muse, comme elle se nommait alors elle-même, doublait par sa personne l’illusion de son chant et semblait se confondre avec le souvenir qu’elle célébrait.
Suivent des stances dans le style des pendules de la Restauration finissant par :
Et les siècles futurs sauront que j’étais belle.
Le prestige les a tous éblouis et les éloges sont prodigués à cet heureux talent.
Villemain rentre fort tard à Paris avec un savant illustre (probablement Humboldt), "dont la parole diversifie encore le mouvement de la terrasse de Saint-Germain". Il s’endort, à trois heures du matin, la tête remplie de poésies homériques, de ferveurs chrétiennes, de révolutions dynastiques et de catastrophes géologiques.
Le lendemain, il relit les lettres de saint Jérôme, un traité théologique de Milton et projette d’aller rêver hors de Paris, "aux ressemblances d’imagination, de tristesse et de colère entre ces âmes véhémentes et poétiques séparées par tant de siècles", quand il fait la rencontre de M. Frisell qui lui apprend la destitution de Chateaubriand. Suit la destitution notifiée par M. de Villèle, telle qu’elle est rapportée dans les Mémoires d’Outre-Tombe, ce qui fait trois pages de plus, total seize pages.
Autant qu’on peut le deviner, l’anecdote consiste en ceci : pendant qu’on préparait au château la destitution