Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/281

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du dessin). Rops (à propos de Namur, à étudier beaucoup). Marie Collart (très curieux). Joseph Stevens, Alfred Stevens (prodigieux parfum de peinture). Wilhems (timide, peint pour les amateurs). Wiertz, Leys, Keyser ! Gallait !

La composition est donc chose inconnue. Le plaisir que j’ai eu à revoir des gravures de Carrache.

Il y a des peintres littérateurs, trop littérateurs. Mais il y a des peintres cochons. (Voir toutes les impuretés flamandes qui, si bien peintes qu’elles soient, choquent le goût.)

En France, on me trouve trop peintre. Ici, on me trouve trop littérateur.

Tout ce qui dépasse la portée d’esprit de ces peintres, ils le traitent d’art littéraire.

La manière dont les Belges discutent la valeur des tableaux. Le chiffre, toujours le chiffre ! Cela dure trois heures. Quand, pendant trois heures, ils ont cité des prix de vente, ils croient qu’ils ont discuté peinture.

Et puis, il faut cacher les tableaux pour leur donner de la valeur. L’œil use les tableaux.

Tout le monde ici est marchand de tableaux. A Anvers, quiconque n’est bon à rien fait de la peinture. Toujours de la petite peinture, mépris de la grande.

MM. les Belges ignorent le grand art, la peinture décorative.

En fait de grand art (lequel a pu exister, autrefois, dans les églises jésuitiques), il n’y a guère ici que de la peinture municipale (toujours le municipe, la commune), c’est-à-dire, en somme, de la peinture anecdotique, dans de grandes proportions.