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Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/48

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Maintenant, c’est au tour de Sapho d’exprimer, en traits éloquents, ses doutes et ses alarmes :


Pour aimer les bergers, faut-il être bergère ?
Pour avoir respiré la perfide atmosphère
De tes tristes cités, corruptrice Lesbos,
Faut-il donc renoncer aux faveurs d’Antéros ?
Et suis-je désormais une conquête indigne
De ce jeune berger, doux et blanc comme un cygne ?


L’auteur nous pardonnera sans doute ces courtes citations, qui ne peuvent nuire à l’intérêt qu’inspirera son œuvre, et qui sont assez piquantes pour attirer vers elle l’attention et la faveur publiques. »

[1845.]


À UNE INDIENNE[1]

..................
Amour de l’inconnu, jus de l’antique pomme,
Vieille perdition de la femme et de l’homme,
Curiosité, toujours tu leur feras
Déserter, comme font les oiseaux, ces ingrats,
Pour un lointain mirage et des cieux moins prospères,
Le toit qu’ont parfumé les cercueils de leurs pères.

[1846.]


CHANSON[2]

Combien dureront nos amours ?
Dit la pucelle au clair de lune,

  1. L’Artiste, 13 décembre 1846.

    Ces six vers terminaient la pièce À une Indienne (À une Malabaraise), quand elle fut publiée pour la première fois.

  2. Chanson insérée dans la Closerie des Lilas, de Privat d’Angle-