Le jour où la débauche Me vola ta vertu .
S’il est vrai que ton âme N’eut pas même un émoi Quand un autre que moi Y projeta sa flamme,
C’est que ton cœur flétri Gomme un beau fruit meurtri. Que le fer ronge et fouille,
Reste inerte en ton sein Sous le baiser malsain Du vice qui le souille.
SONNET (l)
A la Morgue, ce 2 mai 1864.
Jeune homme aux cheveux noirs, à la mine hautaine, Pourquoi de ton plein g"ré, dans les bras de la mort, Sur’cet ig-noble étal de boucherie humaine, T’es-tu couché si tôt, si puissant et si fort?
Des forçats du travail as-tu rompu la chaîne ? Artiste, es-tu tombé sous l’étreinte du sort ?
(i) L’Evénement, 28 avril 1866, publié dans un article de Georges Maillard, paru sous la rubrique : Hier, aujourd’hui, demain.
Pour clore ce chapitre, disons encore que nous n’avons pu retrou- ver le Potage aiuc hannetons, pièce mentionnée par le vicomte de Spœlberch de Lovenjoul dans son excellente Etude bibliographique sur les Œuvres de Charles Baudelaire (V. les Lundis d’un Cher- cheur, Galmann-Lévy, 1894), et qu’un sonnet A M^* du Barri/, paru dans l’Artiste eu 18A6 sous la signature de Privât d’Angiemont, et reproduit dans les Mémoires d’un Critique de M. Jules Levallois, devrait être restitué à Baudelaire scion certains. On nous a encore communiqué, en l’attribuant à Baudelaire, une pièce intitulée l’Hymne des noyés. Son excessive liberté ne nous a pas permis de l’imprimer.