Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/124

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tôt le dernier feuilleton paru. Je voulais faire chez vous comme au Moniteur, m’inslaller soit à l’hôtel, soit à votre imprimerie, et, décidé à ne m’occuper que d’une chose à la fois, travailler au jour le jour jusqu’à ce que tout fût fini. Différentes raisons combinées m’ont empêché de partir.

Il y a quelque temps, Théophile ni a demandé si vous seriez disposé à imprimer Le Roman de la Momie. Je ne vous ai rien écrit à ce sujet, parce que j’ai cru que j’allais partir pour Alençon. Il attache une grande importance à ce livre, et m’avait chargé de vous dire que les amourettes de grisette, toute la folâtrerie niaise de l’ouvrage seraient enlevées, et tout le ton du livre, ramené à la solennité archaïque du commencement. Au dernier moment, je lui ai demandé comment il comptait traiter avec vous. Il m’a répondu que ce qui l’avait engagé à s’adresser à vous, c’était l’espérance de voir une pureté et un zèle typographiques adaptés à un ouvrage choyé par lui ; que, quant au prix, il réclamait de vous l’exécution des clauses de la maison Hachette : 1.200 fr. pour quatre mille exemplaires, même quatre mille cinq cents, même au-delà.

J’ai répondu que le seul embarras était l’exiguïté de vos tirages. — À cela, il a objecté que vous pouviez, si bon vous semblait, opérer vos tirages en quatre fois, clicher, recomposer à votre gré, mais qu’il tenait à ce chiffre de quatre mille exemplaires, au moins. La somme en question, répartie sur quatre mille exemplaires, équivaut à votre prix, réparti sur mille ou mille deux cents exemplaires. Il n’y a