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Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/149

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vous plaire. Mais je n’osais pas vous l’envoyer. Un de mes amis a montré l’intention de s’en emparer, et cela m’a décidé. Mais jugez de mon désappointement quand j’ai trouvé un objet usé, écorné, éraillé, qui avait l’air si joli, derrière la vitre.

Quant à la grosse sottise, la voici : je n’ai laissé au marchand ni ma carte, ni un mot pour vous, de façon que l’objet a dû tomber chez vous, comme un mystère : c’est moi, le coupable. Ne soupçonnez donc personne. Je n’ai réfléchi à ma sottise que ce soir.

Croyez aux affectueux sentiments de votre bien dévoué ami et serviteur.

À POULET-MALASSIS
9 Octobre 1857.

Je tardais, mon cher ami, à vous envoyer ce billet, parce que je voulais en même temps vous écrire une longue lettre sur tous mes griefs contre vous. Vous l’aurez, cette lettre, aussitôt que j’aurai deux heures à moi. Mon intérêt et le vôtre ! Vous vous moquez de moi, mon cher ami. Vous usez surtout contre vos intimes de votre déplorable faculté d’impertinence.

Si vous pouviez comprendre quel tort vous vous êtes fait avec votre ridicule opération chirurgicale ! Les plaintes ont tardé quelque temps. Enfin,