Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

102 CHAULES BAUDELAIRE

le courag-e maintenant. La seconde raison est étrange : il paraît que Silvestre fait de nombreux efforts pour le décider à cette publication. Or, ce qu’il a refusé à Silvestre, il ne peut pas me l’accor- der. Ma liaison avec Silvestre rendrait, dit-il, cette concession plus amère à celui-ci. Asselineau, à qui j’ai conté tout cela, dit qu’il n’y a pas grand mal, et que, si j’avais réussi, il n’en serait pas résulté un grand bien pour vous. Vous en penserez ce que vous voudrez.

Je feuillette ce de Brosses. La folichonnerie de ce magistrat me déplaît souverainement. Je suis cependant étonné de voir qu’il a souvent l’esprit pittoresque. Mais, en somme, c’est très inférieur aux livres de Gautier sur l’Espagne, l’Italie, et Consiantinople. — Ecrivez-moi donc ce que c’est qu’un Foligof.

Relativement à la deuxième première édition pour la Belgique (que Pincebourde a l’air, comme je vous l’ai dit, de désirer), j’ai réfléchi à votre objection, à savoir que cette édition nuirait, en Belgique, à la vente d’un certain nombre d’exem- plaires de votre seconde édition française. Je suis toujours en proie à de tels besoins d’argent que j’incline beaucoup à ne pas voir ce danger, mais je vous donne ma parole d’honneur que je ne prendrai pas seul cette détermination. Je consulterai quel- qu’un, je vous consulterai vous-même encore, et enfin, si au dernier moment il vous plaît de vous y opposer, je me résignerai à ne pas conclure.

Relativement à la grosse question, à la cruelle,