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1^8 CHARLES BAUDELAIKE

aimez-moi, car je suis furieux, — de tout ce qui m’arrive, de tout ce que je lis, — et mécontent de tout ce que je fais.

Puisque je vous cause du tintouin, il faut bien que je vous fasse rire un peu. Sachez que, pour remettre mon cerveau à l’endroit, je viens de relire (pour la première fois, depuis vingt-cinq ans peut- être) la Grandeur et décadence des Romains, le Discours sur i histoire universelle, Qi Les Natchez. Je deviens tellement rennemi de mon siècle que ^o ; z^,sans en excepter une ligne, m’a paru sublime.

Toutes les fois que vous serez trop abattu, faites comme moi.

Il faut ajouter à ce que je vous disais tout à l’heure à propos des Curiosités : que, si nous fai- sions deux volumes, nous risquerions de faire un four, et d’être dédaignés et oubliés ; tandis qu’un seul volume de dissertations est facilement digestible.

Avez-vous lu l’éloge insensé de Mirêio, par le vieux mauvais sujet ? A ipTopos de M. Mistral, il a eu soin de ne pas rater l’inévitable calembour :

un nom beau comme un surnom ! un poète plein de souffle !

A POULET-MALASSIS

lei- Mai 1859.

Je vous remercie tout d’abord, de tout mon cœur, pour votre ponctualité et votre complaisance. Le Gautier. — Je ne veux pas renoncer au por-