Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/241

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il faui aller à l’Hôtel de Ville s’enquérir de l’époque exacte des démolitions. M. Méryon parle, les yeux au plafond, et sans écouter aucune observation.

Riez un peu, mais gardez-moi le secret : notre bon, notre admirable Asselineau m’a dit, comme je lui reprochais, à lui qui sait la musique, de n’être pas allé aux concerts Wagner : 1° que c’était si loin, si loin de chez lui (salle des Italiens) !… 2° qu’on lui avait dit, d’ailleurs, que Wagner était républicain !.. Je lui ai répondu que j’y serais allé quand même c’eût été un royaliste, que cela n’empêchait ni la sottise, ni le génie.

Je n’ose plus parler de Wagner ; on s’est trop foutu de moi. Ç’a été, cette musique, une des grandes jouissances de ma vie ; il y a bien quinze ans que je n’ai senti pareil enlèvement.

La  ! Vous ne sauriez croire jusqu’à quel point vous vous faites illusion. C’est presque de la fatuité. La est faite pour tout le monde, vous n’en êtes pas indépendant. Vous m’avez parlé d’aphtes, de contrictions douloureuses à la gorge, au point de ne pas manger sans douleur, de lassitudes étonnantes, de manque d’appétit ; oui ou non, est-ce, tout cela, des symptômes connus ? Si vous n’avez pas eu des faiblesses, des manques de souplesse dans les jarrets et dans les coudes, avec des tumeurs, même dans les attaches du cou, près de la tête, qu’est-ce que cela prouve, si ce n’est que le traitement salutaire (salsepareille, iodure de potassium) a peut-être prévenu ces accidents ?

La blessure intérieure n’était pas , dites-