Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/251

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toujours sublime ? — Et puis, le soir (ceci comptera dans mes malheurs), au milieu d’une foule où je me croyais bien en sûreté, un Juif, de votre connaissance, M. H ., s’est cramponné à moi et m’a tenu des discours d’atelier avec tant d’acharnement que j’ai cru que j’allais m’évanouir ou lui sauter dessus.

Vous voyez qu’avec vous j’aime la médisance. S’il est vrai qu’on doive toujours ménager ses complices, je voudrais vous dire trop de mal de tout le monde, afin de ne plus pouvoir me séparer de vous.

Je suis bien aise que vous ayez remarqué la phrase sur vos yeux. Le fait est qu’ils sont fort laids (quand ils le veulent).

Je crois sérieusement que je vais entrer dans des horizons plus gais, et que, cette nouvelle semaine, j’irai moi-même vous demander pardon d’avoir fait semblant de vous oublier. J’aurai sans doute l’album.

Tout à vous, de tout cœur.


A POULET-MALASSIS

9 Mars 1860.

Mon cher ami,

M. de Calonne me prie de faire renouveler le billet de 360 fr., qui incombe uniquement à lui, et n’était pas, comme celui de 500 fr., porté dans les frais à supporter par la caisse. Il y avait une