Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/282

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cela arrivait à l’Hôtel, pendant mon absence et la vôtre, le maître de l’Hôtel n’ayant pas de fonds à moi, et le billet retournant chez de Broise.

Je veux bien accepter vos compliments (qui d’ailleurs ne me consolent pas) sur le caractère aristocratique de mes œuvres, mais je veux que la foule me paie ; il m’importe peu qu’elle comprenne.

Rendez-moi un grand service. Ma mère est grande liseuse de morale. Je lui ai promis les Lettres et les Pensées de Joubert, et je ne peux pas les trouver à Paris, ni chez Lagrange, nichez Didier ; vous m’avez dit que vous les aviez.

J’espère que nous arrangerons ensemble Les Fleurs, dans les deux derniers jours du mois, à moins que je ne commence mes voyages par vous. En tout cas, si je manque d’exactitude, je veux votre adresse à Granville. De votre côté, souvenez- vous que toute lettre adressée à Madame Aupick, ou rue d’Amsterdam, m’arrivera.

Pourquoi diable m’envoyer, à moi, les 1.500 fr. de C  ? Peut-être craignez-vous qu’il ne soit pas à Paris, auquel cas je voudrais bien que son concierge ne les reçût que la veille. Ce concierge est bête.

J’ai fait trois essais de préface. Nous verrons cela ensemble.

Mon squelette m’inquiète, et même les fleurs. Je veux que tout le squelette soit clairement visible.

Ecrivez-moi vite. — Vous vous trompez, en me croyant gai. Je suis en colère, mais J’espère.