Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/285

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de l’argent, et je ne dois plus rien. Guys (trois articles, qui sont livrés) a tout remboursé.

On m’avait dit que pourvu que je remboursasse, au fur et à mesure, les avances, je pourrais toujours compter sur une nouvelle avance. Il suit de là que, strictement, je suis en droit de demander de l’argent, Mais je n’ose pas m’y fier. M. Grandguillot est un homme charmant, mais qui oublie les rendez-vous. La dernière fois, j’ai perdu quatre jours, pour avoir un entretien avec lui, et je n’ai que deux jours pour préparer mon départ. Enfin, j’ai poussé la précaution, pour parer à son étourderie, jusqu’à faire mon manuscrit en double.

Il m’a dit, quand j’ai accepté son argent, actuellement remboursé, et que je lui ai demandé comment nous compterions plus tard, que je n’avais pas à m’inquiéter de cela, et qu’on me traiterait, comme avait été traité Sainte-Beuve. Je suis allé voir celui-ci. Réponse : Sainte-Beuve a reçu, pendant un an, 150 fr. par article, long ou court, soit 600 fr. par mois, et, pendant quatre ans, 200 fr. par article, soit 800 fr. par mois. Mais c’est trop beau, et je ne crois guère à la loyauté des journaux. En mettant les choses au plus bas prix, Granguillot est remboursé.

Je voudrais 500 fr., pour le 15. Un billet à un mois, si toutefois vous le voulez bien ;… pas de délégation. Personne ne sait encore que je travaille pour Le Constitutionnel. Et d’ailleurs nous prendrons l’argent d’avance. Avant de quitter Paris, je dirai simplement à Grandguillot : Monsieur, l’ar