Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/291

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vivement sur ceci : qu’il faut copier strictement toute l’image, et ne rien ajouter, et ne rien changer.

Il voudra conserver une partie de son squelette, dont les proportions sont détestables, dont les jambes marchent (pourquoi ?), et dont le bassin est, en partie, caché par les fleurs. Enfin, il ne pourra jamais adapter des branches aux bras, puisque les mains arrivent à l’extrême limite de la page.

Croyez-moi, rien, ou la copie servile de l’image macabre de Langlois.

Je suis convaincu qu’au moment présent Bracquemond n’a pas encore pu réussir à vous comprendre.

Pour le livre de critique, oui, sans doute. Les deux derniers morceaux, Guys et les Peintres philosophes, vont paraître.

Je m’attendais à votre hypothèse finale, à propos de la Philosophie de l’histoire. Je connais votre esprit, comme s’il était mon fils. Je crois que c’est en vous un vieux reste des philosophies de 1848. D’abord, ne saisissez-vous pas, par l’imagination, que, quelles que soient les transformations des races humaines, quelque rapide que soit la destruction, la nécessité de l’antagonisme doit subsister, et que les rapports, avec des couleurs ou des formes différentes, restent les mêmes ? C’est, si vous consentez à accepter cette formule, l’harmonie éternelle par la lutte éternelle.

Ensuite, je crois (à cause de l’unité absolue dans la cause créatrice) qu’il faudrait consulter sur