Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/293

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On lui a déjà expliqué ce que c’était qu’un squelette arborescent, et vous voyez comme il l’a compris. Arbre de la Science du Bien et du Mal ne contient pas pour lui un sens plastiquement clair.

Vous l’avez et nous l’avons déjà engagé à se reporter à l’excellente gravure que nous connaissons ; à quoi cela a-t-il servi ?

Il faut qu’il la décalque, qu’il l’imite, qu’il la copie, dans sa totalité, et dans ses minuties.

Tout à vous.

Et vous lui laisseriez carte blanche !

J’ai rencontré Ferrari, qui avait profité d’un congé pour quitter le Parlement et venir ici. Il m’a semblé qu’il s’intéressait plus vivement à la vente de ses livres qu’à l’unification italienne. Il m’a semblé aussi qu’il était prêt à toute combinaison, et à entrer, à volonté, dans un Ministère Cavour,dans un ministère Garibaldi, dans un Ministère Mazzini. Moi, je lui ai donné le conseil de se faire Ministre de l’Empereur du Maroc. Il a beaucoup ri, mais croyez qu’il n’en serait pas éloigné.

Bons mots récents de la stupidité parisienne :

Garibaldi est plus qu’un officier très brave et très habile, c’est une Religion. {Paul Meurice.)

C’est Garibaldi qui est orthodoxe, et c’est le Pape qui est hérétique. (Louis Jourdan.)

En voilà un qui est bougrement fort et qui va vous balayer tout ça proprement. Avant deux mois, je fais le pari qu’il sera à Vienne ! (Matthieu.)