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Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/302

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homme, vivement préoccupé de se faire en Europe un succès aussi net qu’en Amérique. Je crois que M. Stœpel et sa femme vivent uniquement par leurs talents ; tout cela m’inspire beaucoup de pudeur ; mais, d’un autre côté, j’ai été obligé d’écrire à de Galonné, à Crépet et à Grandguillot qu’il fallait me foutre la paix, et me faire encore crédit d’une quinzaine de jours. D’ailleurs, la besogne, 5i/ic^V^/nt’/i^/)ar/an/, est rude. Figurez-vous que M. Stœpel, en arrivant d’Amérique, s’est adressé à Mérj (qui s’est joué de lui, et a fini par lui déclarer que puisque lui, Méry, n’en pouvait pas venir à bout, la chose était impossible) ; à Emile Deschamps ; à Henri Blaze {qui a voulu r adresser à Saint-Georges) ; à Philoxène Boyer ; enfin, à Banville, qui l’a adressé à moi. Il n’est venu à moi qu’en désespoir de cause (bien qu’on lui eût conseillé, à New-York, de venir me trouver), parce que tout le monde (particulièrement Vitu et M. M. Escudier) lui a dit, ici, que j’étais Un homme insupportable, intraitable et impraticable.

Il m’a dit, ce soir, qu’il pouvait consacrer 7.000 fr. à la première soirée. Franchement, c’est peu. Je compte les choses ainsi. La salle (je suppose les Italiens) : i.000 (par soirée). — Emile Donay (traduction du chant) : i.500. — Moi (traduction du récit) : i.000. — Boger, ténor : 000. — Battaille, basse : 500. — Madame Lautey, mezzo- soprano : 500. — M^i^ Judith (déclamation) : 300.= 4.800. — Bestentdonc 2.200 pour les instrumentistes et les choristes (i5o), (j’ignore le nombre des