Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/320

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soir, pour en finir avec le Wagner, qui va enfin paraître à V Européenne. Jugez de l’état de ma cer- velle, ce jour-là.

Répondez-moi, vite. Tout à vous.

Celui de 5oo est, je crois, pour le i^’" ; celui de i.ioo, pour un autre jour, le lo, je crois.

A AUGUSTE VACOUERIE

Je serais un grand ingrat, si je ne vous remerciais pas. J’ai la détestable habitude de souffrir au spec- tacle et même de ne pas comprendre les pièces. Vous, vous m’avez tenu si attentif pendant sept actes que vous pouvez dire que vous avez fait un miracle.

Il y avait bien des années que je n’avais entendu un drame. Enfin, en voici un, et des plus beaux, et plein d’ordre, et plein de logique, et toujours grand.

Que vous êtes heureux de savoir ainsi extraire tout ce qui est contenu dans une idée ! Sérieusement, sans mensonge et sans flatterie, vous m’avez causé une des plus vives jouissances que j’aie depuis long- temps reçues. En laissant de côté toute l’habileté dont vous avez fait preuve, je vous loue beaucoup d’avoir basé une action toujours vraie, passionnée, sur une pure abstraction, sur une idée aussi vague et impalpable cjue Vidée de U honneur (ce n’est pas