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LETTRES 1864 371

^^ombien declochers, combien d’herbes dans les rues, combien de béguines ! J’y ai trouvé une église Jésuites, merveilleuse, que personne ne visite, i^nfin, j’étais si content que j’ai pu oublier le pré- sent, et j’y ai acheté de vieilles faïences de Delft. Beaucoup trop cher, cela va sans dire.

Tout ce peuple est abruti ; le passé seul est intéressant. Jetez un coup d’œil, je vous prie, sur cette range lettre de M. A qui, depuis vingt

ans (et plus) qu’il m’assassine, ne sait pas encore l’orthographe de mon nom. Vous connaissez, par cœur, l’affaire A. Je crois sérieusement que

j’ai reçu de lui l^.ooo fr. ; je lui ai souscrit dans ma jeunesse des effets pour iB.ooo fr. Il a vendu la créance ou bien emprunté 2.400 fr. sur la créance à un nommé R M

Répondez-moi autre chose que vos horribles phrases habituelles qui équivalent à rien. Daignez me donner un avis sérieux sur ce qu’on pourrait faire pour me débarrasser de ce fléau de ma vie. Je lui ai répondu que toutes mes affaires en Belgique avaient manqué, et que si son R ^ M

ait l’intention de me persécuter, je ne rentré- es pas en France.

Sérieusement, j’ai le plus grand désir d’y rentrer, ais il faut voir et travailler, encore un peu. Et puis ma mère ! et puis mon jardin I et mes livres ! of mes collections !

J’ai chargé un agent d’affaires littéraires de me udre (à condition de lui faire une petite part