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372 CHARLES BAUDELAIRE

dans la venté) les trois ouvrages suivants : Para- dis artificiels, Pauvre Belgique ! et Réflexions sur mes contemporains. J’allends, avec inquiétude, une réponse ; mais toutes ces manœuvres du métier ne vous intéressent guère.

Si, par liasard, j’étais encore ici le 26, ce qui est bien douteux, je partirais avec Nadar qui m’a gen- timent offert une place dans sa nacelle. Fuir ce sale peuple en ballon, aller tomber en Autriche, en Turquie peut-être, toutes les folies me plaisent, pourvu qu’elles me désennuient. J’ai vu ici Nadar et Hetzel ; celui-là m’a donné deux mois, pour achever Les Fleurs du Mal et Le Spleen de Paris.

Voici 5o fr. auxquels vous ajouterez i5o fr. (dont voici le reçu) ; et vous déposerez le tout entre les mains de mon ancien hôtelier, M. Jousset, rue d’Amsterdam. Il ne sera pas mal de lui prendre un reçu de 200 fr.

Aujourd’hui même, entendez vous ? C’est â dire demain, puisque Je vous écris, le 2. — Je vous en supplie, ne me faites pas la farce de délibérer dix jours là-dessus. J’aurais dû porter, ou envoyer cet argent, le /®^ — // y a plus de six semaines que je ne vous ai rien demandé.

Si cet homme, à qui je dois encore, vous faisait quelques questions, dites simplement : Ce que je crois, c’est que M. de Villemessant, à ma prière, va lui donner de l’argent. Et ne me nuisez pas.

J’ai besoin de passer trois ou quatre jours à Paris. 11 m’est impossible de décider quel jour je partirai. J’ai l’estomac et le ventre en révolution.