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374 CHARLES BAUDELAIRE

vez). Cette fois, ce n’est plus le ventre, c’est une fièvre qui me réveille à i h. ou 2 du matin et qui ne me permet de me rendormir que vers 7 h. Cet accident journalier me fait voir, dans les ténè- bres, une foule de belles choses que je voudrais bien décrire ; mais, malheureusement, il en résulte une très grande fatigue qui se prolonge à travers la journée.

La seconde raison est que malgré le ton charmant et cordial de votre lettre, et la bienveillance de votre offre, je m obstinais à me passer de vous* Aujourd’hui, il m’est démontré que cela n’est pas possible. — Comprenez bien. Les fragments que j’ai faits représentent bien r.ooo fr. Maisje ne les lais- serai pas publier, tant que je serai en Belgique, Donc, il faut que je rentre en France pour avoir de l’argent, et il me faut de l’argent pour m’en aller, et aussi pour recommencer une excursion à Malines, Bruges et Anvers (questions de peinture et d’archi- tecture, six jours au plus). Il y a donc là un cercle vicieux. M. de Villemessant {Figaro) attend im- patiemment mes articles. Lui demander de l’ar- gent, et lui dire en même temps : Ne publiez pas encore, franchement, ce serait abuser de sa com- plaisance. Et puis ces i.ooofr. que j’attends de mes fragments ne seront peut-être payés qu’au fur et à mesure de la publication.

J’aurai en plus à toucher le prix du livre chez un libraire. Mon livre n’est pas fini ; je le finirai à Honfleur, où j’emporterai toutes mes notes.

J’ai écrit à un agent d’affaires littéraires à Paris,