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pour le prier de traiter, en mon nom, pour la vente de quatre volumes de moi : Pauvre Belgique ! I vol. — Paradis artificiels, i vol. — Mes Con- temporains, 2 vol. — Et je lui ai offert de lui faire une part (quelle parti) sur le traité, s’il en obte- nait un bon.

Si je trouve cette affaire faite, à mon retour à Paris, alors, seulement dans ce cas, je pourrai remettre quelque argent à ma mère, et à vous.

Je n’aurai retiré de mon voyage en Belgique que la connaissance du peuple le plus bête de la terre (cela est au moins présumable), un petit livre fort singulier qui sera peut-être un appât pour un libraire et l’incitera à acheter les autres, et enfin Thabitude d’une chasteté continue et complète (riez, si vous voulez, de ce sale détail), laquelle na, d’ailleurs,

icun mérite, attendu que l’aspect de la femelle belge repousse toute idée de plaisir.

Enfin, j’ai à peu près fini Histoires grotesques sérieuses qui doivent ; paraître. Combien je me repens aujourd’hui d’avoir aliéné’pour 2.000 fr. tous mes droits sur mes cinq volumes, quand je pense que Michel gagnera peut-être encore d^ sommes plus que considérables par cette vente continue I

Voilà mon bilan spirituel. Je vais maintenant vous donner les détails matériels que vous me priez de vous donner, avec une absolue franchise.

Mais figurez-vous, mon cher, ce que j’endure ! L’hiver est venu brusquement. Ici, on ne voit pas le feu, puisque le feu est dans un poêle. Je travaille en baillant,-— quand je travaille. Jugez ce que j’endure,