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LETTRES 1864 387

Ma mère m’écrit, de temps en temps, des lettres courtes, etoù je trouve un ton de tristesse (je n’ose pas dire d’affaiblissement) qui m’inquiète. Que savez-vous de sa santé ? Car il se pourrait que, par crainte de me tourmenter, elle me cachât quelque chose.

J’oubliais de vous dire que, si j’avais votre argent plus tôt, je partirais plus tôt. Quant au rembour- sement, je n’en parle pas aujourd’hui, parce que je suis certain que vous n’y croyez pas.

A MONSIEUR ANCELLE

18 Novembre 1864.

Mon cher ami.

Je vous remercie. Je suis honteux vis à vis de ma mère. Comme je serais heureux de lui rapporter quelque argent ! Dans quelques jours, je saurai si cela est possible.

Ici, la poste ne dépose pas les lettres chargées dans les hôtels garnis. Elle laisse un avis qui vous invite à aller chercher la lettre au bu^au central. J’ai été absent, hier, toute la journée. Je n’ai eu votre lettre que ce matin.

Dans deux jours, je ne devrai plus rien à Bruxel- les ; je partirai mercredi, soit à 9 h. 1/2, si ma fièvre me permet de me lever de grand matin, soit à 2 h. 1/2 ; et ainsi je serai chez vous, soit mercredi, à 6 h. du soir, soit jeudi matin, à 10 h. ; vous pou- vez être sûr de cela.