Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/43

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et quelques francs. J’ai remis, il y a deux jours, à M. Godefroy une nouvelle d’une dimension suffisante, et j’ai la parfaite conviction qu’elle a toutes les qualités requises pour obtenir de fréquentes reproductions. J’ignore si cette personnelle conviction peut influencer quelque peu votre décision, mais je le désire, car c’est un besoin d’argent bien dur qui pousse à cette action toute naturelle, et cependant répugnante, d’en demander à ses collègues.

Veuillez agréer. Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments fraternels.


AU DOCTEUR VERON

Vendredi, 19 Octobre 1852.

Monsieur Véron,

Voici ce qui m’arrive : mon éditeur veut que son livre (Edgar A. Poe) soit fait le 10 Janvier, ainsi que l’implique du reste notre traité. Le livre n’est payable qu’à cette époque. J’ai donc très peu de temps à moi. Or, tous mes livres, manuscrits et meubles, en grande partie (lesquels livres et manuscrits, plus ma correspondance avec les gens qui ont connu l’auteur, sont indispensables pour la confection du livre), sont restés en gage au dernier terme. Si la Revue Britannique ne m’avait pas joué le tour que vous savez, et si j’avais joui du grand plaisir de publier une nouvelle de moi, de dix ou