Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/437

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ment par une étourderie de ma part ou de la part des gens de l’Hôtel.

Je la relis ; je la trouve gamine, enfantine. Mais je vous renvoie tout de même. Si elle vous fait rire, je ne dirai pas : tant pis, mais : tant mieux. Je ne crains pas du tout, connaissant votre indulgence, de me montrer nu devant vous.

Au passage qui a trait à Julien Lemer, j’ajouterai que j’ai fini les fragments en question (excepté le livre sur la Belgique que je n’ai pas le courage de finir ici), et que, obligé d’aller à Honfleur pour cher- cher tous les autres morceaux composant les livres annoncés à Lemer, je passerai sans doute à Paris, le i5, pour le tourmenter un peu. Si, par hasard, vous le voyez, vous pouvez le lui annoncer.

Quant à Malassis, sa terrible affaire arrive le 12. Il se croit sûr d’être condamné à cinq ans. Ce qu’il y a de grave, c’est que ça lui ferme la France pour cinq ans. Que ça lui coupe momentanément les vivres, je n’y vois pas un si grand mal. Il sera contraint de faire autre chose. C’est trop compter sur l’esprit universel que de braver la pudeur publique obligatoire. Pour moi qui ne suis pas une bégueule, je n’ai jamais possédé un de ces livres imbéciles, même imprimé en beaux caractères et avec de belles gravures.

Hélas ! les poèmes en prose auxquels vous avez encore décoché un encouragement récent sont bien attardés. Je me mets toujours sur les bras des besognes difficiles. Faire cent bagatelles laborieuses qui exigent une bonne humeur constante (bonne