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448 CHARLES BAUDELAIRE

Vous avez sans doute vu Bracquemond. J’ai appris son départ par Madame Paul Meurice.

Je ne vous rapporte pas, cette fois, vos esquisses et vos dessins. Je suis trop ahuri pour faire des emballages.

Tout à vous.

J’ai vu Hetzel qui ne s’occupe plus que de ses livres pour les enfants, et qui me réclamera 1.200 fr., quand j’aurai trouvé un autre éditeur, lequel, je l’espère, ne sera pas Pincebourde.

A MONSIEUR ANGELLE

Honfleur. Samedi^ 8 Juillet.

Mon cher Ancelle,

Je m’étais sérieusement promis de ne rien dire à ma mère. Mais, accoutumée à me voir toujours dans des crises, elle m’a accablé de questions, et je ne sais comment il s’est fait que je lui ai raconté la chose qui m’agite tant. Je ne lui ai rien demandé ; c’est elle qui, spontanément, m’a dit : Il faut sor- tir de là ; et puisque 2.000 fr, suffisent pour te rendre ta liberté, et en payer 5. 000, c’est moi qui te les donnerai ; plus tard, tu paieras les 3. 000 restants,, si tu le peux, et si ta conscience te V or- donne.

En vérité, c’est magnifique ; libéré du côté de Malassis, l’argent venant par Julien Lemer me ser- virait à me délivrer de la Belgique ; et, en rêve-