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LETTRES l805 40 I

A propos de Rodin et des livres qui expriment Ui haine populaire contre la congrégation, vous avez oublié Le Monde tel qiiil est, par de Custine, qui a précédé les livres d’E. Sue de bien des an- nées. C’est un livre qui m’a paru bien surprenant, je vous assure, un livre que Balzac trouvait trop misanthropique, et auquel il reprochait ce qu’on a reproché plus tard à La Comédie humaine. iQ fais allusion à un article inédit de Balzac, retrouvé par Dutacq.

Votre travail sur Lacordaire est lumineux. Il y a, dans vos études, une foule de petites choses très f/rosses,JG veux dire très suggestives, qui font plai- sir à se faire comprendre. Je connais bien les côtés faibles du P. Lacordaire, mais j’aime encore les grands rhéteurs, comme j’aime la peinture et la musique. Soyez tranquille de ce côté-là ; chez moi, comme chez tous les hommes, la sensualité dimi- nuera avec le temps.

J’ai relu l’article S alammbâ^ et Idi réplique. Notre excellent ami a décidément raison de défendre gra- vement son rêve. Vous aviez raison de lui faire sentir, en riant, qu’il est quelquefois ^eu adroit d’être trop grave ; mais, peut-être, en certains en- droits, avez-vous ri un peu fort.

Voyez comme je m’ennuie, puisque je bavarde à ce point que je vous parle, à vous, de vos livres !

Pardonnez-moi, et aimez-moi.

27.