Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/478

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

/|74 CHARLES BAUDELAIRE

si ces interminables lenteurs s’allongent encore, Lemer lui-même enverra promener Garnier,et, tout en regrettant ces cinq mois perdus, s’adressera à un autre éditeur. En vérité, s’il faut attendre le bon vouloir de MM. Garnier, Les Fleurs du Mal, Les Paradis risquent fort de ne jamais reparaître, et Le Spleen de Paris et les articles sur les Contem- porains peuvent être jetés au feu.

Quant à la question d’argent, je puis mettre Lemer (et conséquemment Garnier) bien à leur aise : je n’ai besoin immédiatement que de 2.000 fr., et le reste peut être réglé en billets.

Et dans le cas où, la chose conclue, les livres en question auraient, comme c’est probable, une seconde édition, est-ce qu’ils se feraient tirer l’oreille encore pendant cinq mois pour payer les droits d’auteur ?

Comment persuader à des esprits si mercantiles et si timides que mes articles critiques eux-mêmes, pourvu qu’ils soient publiés en dernier lieu, sont d’une défaite facile ?

Cela regarde Lemer.

J’ai commencé, il y a quinze jours au moins, ce travail de classification, et cet argument ou ce som- maire minutieux que vous me demandez pour Lemer. Mais les névralgies et le découragement l’ont interrompu. — Je crois qu^il l’aura lundi.

D’ailleurs, le prix d’un tel livre (sur lequel je ne veux recevoir qu’un acompte) ne pourrait pas suffire.

Avanttout, Les Fleurs duMal,Les Paradis y etc. . .