Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/488

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Par suite de l’affaire Malassis, vous avez eu occasion de voir Lemer, il y a six mois, et il sait que vous êtes un ami de ma famille et que vous avez quelquefois de l’argent à me donner. Je ne verrais donc aucun inconvénient à ce que vous passiez chez lui, et que, avec votre tact habituel, doucement, légèrement, sans le blesser, vous vous entreteniez avec lui de mes inquiétudes et des obstacles qu’il trouve à la réalisation de ses promesses.

Dans ce cas-là, pensez à quatre points :

1. — Si je n’ai pas obéi à l’invitation qu’il m’a fait transmettre par un ami commun, le commandant Lejosne (lui envoyer un plan et des fragments du livre sur la Belgique), c’est parce que j’ai été très sérieusement malade, surtout depuis la visite de Madame Massenet de Marancour.

2. — Mes embarras, et mes inquiétudes. Les petites sommes que vous avez pu m’envoyer n’équivalent pas à mes dépenses. Dettes forcées, et indéfiniment croissantes.

3. — Mon véritable besoin de revoir ma mère et mon chez moi.

4. — Enfin le danger qu’il y a à me laisser oublier et à laisser dormir mes livres. C’est ce qui me tourmente le plus.

Maintenant que la grande comédie du deuil belge est finie, les articles amers sur le Léopold Ier commencent. C’était véritablement une triste canaille. Croyez-moi. J’ai lu les journaux français. En général, ils sont ineptes, excepté un article de