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LETTRES — i865 483

il m a uiuiiagé, et c’est pourquoi j’ai été obligé de doubler et de quadrupler les doses. Je suis parvenu

léplacer les heures des crises ; c’est beaucoup. Mais je suis très fatigué.

Ainsi, je vous remercie pour les loo fr.

Mais, quant à la montre, vous vous abusez en croyant que ce n’est pas pressé. — L’engagement primitif a eu lieu en Septembre 63 ; dernier délai, Octobre 64- — Vous avez renouvelé l’engagement ; dernier délai, Novembre 65. Or, nous sommes à la fin de Décembre ; donc, le temps légal est passé î S’il est arrivé un malheur (car, le treizième mois passé, le Mont-de-Piété considère les objets comme lui appartenant), il va falloir consulter les registres de vente (grande fatigue) et trouver le nom du marchand qui aacheté la montre, et me la revendra

ju’il voudra^ s’il l’a encore. Considérez aussi quelle fatigue pour moi que d’attraper au vol les vagues sonneries des horloges de la ville, dans ma maudite chambre.

II faut que je vous parle encore un peu de Julien Lemer. Toutes ces lenteurs sont pour moi très mys- térieuses. Viennent-elles d’un affaiblissement de la volonté, d’un défaut de caractère chez Lemer, ou bien ne seraient-elles pas le signe d’une prudence excessive de la part de ce brave garçon qui, deux ou trois fois, m’a écrit : Patience ! patience I et qui, ayant refusé tout salaire de moi, a gardé l’espé- rance de se faire payer par les Garnier, comme leur procurant une excellente affaire ? — Ce que je dis est subtil, mais ne manque pas de sens.