LETIRLS l8G0 529
A MONSIEUR ANGELLE
Lundi, 19 Février 18OG.
Mon cher ami,
Voilà que je reçois ce matin une lettre fort sin- gulière de M. Troubat, secrétaire de Sainte-Beuve, qui me parle avec beaucoup de sympathie de I. Lemerre, éditeur très zélé et très inteUiffent, (iil-il, qui a témoig-né le désir de réimprimer Les Fleurs du Mal. Je réponds à M. Troubat que je vous ai chargé de placer tout.
Ce renseignement vaut-il que vous interrompiez toute démarche ; je ne le crois pas. (Mais il fau- drait peut-être savoir ce que c’est que M. Lemerre, passage Choiseul, 47-)
Sainte-Beuve étant au courant de mes ennuis,
Troubat (qui, en général, ne pense que par Sainte-
’>euve) ne doit pas parler à la légère.
Du reste, voici la lettre, passablement énigmati-
que. Je ne peux même pas comprendre au juste si
l’on me désigne ce monsieur comme un éditeur dis-
[)Osé à prendre généralement toutes choses de moi,
ien disposé pour moi, d’une façon #ague, une
spèce d’ami inconnu, ou simplement comme un
bon éditeur, pour poésies seulement.
îe présume que les deux lettres que vous aurez
t’çues avant celles-ci vous auront frappé, il faut
are attention à tant de choses ! J’ai vraiment
lonte en pensant à tous les tintouins que je vous
cause, et j’ai pitié de vous.
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