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ment suivant les termes stricts du programme, je vous envoie deux morceaux poétiques, qui représentent, à peu près, la somme des rêveries dont je suis assailli aux heures crépusculaires. Dans le fond des bois, enfermé sous ces voûtes semblables à celles des sacristies et des cathédrales, je pense à nos étonnantes villes, et la prodigieuse musique qui roule sur les sommets me semble la traduction des lamentations humaines.


À MONSIEUR
9 Juin 1855.
Mon cher ami,

Vous êtes pour moi toujours si parfaitement aimable que je compte sur vous pour les choses suivantes.

Viendrai-je demain, à midi, pour mes épreuves, avec mon quatrième article ? — Je n’en sais rien. — Ma vie errante m’a disloqué… Revoyez donc mes épreuves, après avoir lu mon article avec M. Cohen. Défiez-vous bien du puissant Guillaume, — de l’insidieux Pellerin qui aurait plu à Voltaire, car c’est un pèlerin couvert de coquilles. Présentez mes excuses à M. Cohen, dites-lui que c’est le dernier article consacré à un seul homme, et qu’il veuille bien ne pas trop user de sa puissance de biffeur. D’ailleurs, vous connaissez si bien mes pensées que vous lui expliquerez celles qui sont mal