Page:Baudoin - Recueil d emblemes.djvu/13

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qu’à force de ſerrer celles du Pin, & de remper à l’entour, elles en gagnerent le ſommet. Le Pin cependant chargé d’un fruit étranger, le ſupportoit, & le laiſſoit croître. Ce qui fut cauſe que parmi tant de citroüilles qui le tenoient enlaſſé, il s’en trouva une, qui plus groſſe, & plus audacieuſe que les autres , s’etant miſe à l’attaquer : Et bien, luy dit-elle , arbre groſſier & peſant, n’avoües-tu pas que tu es fort peu de choſe au prix de moy ? ne vois tu pas comme mes fueilles ſont beaucoup plus vertes & plus larges que les tiennes ? comme elles s’élevent par deſſus tes rameaux ; & comme je te ſerre ſi bien que tu en es à la géne ? Voila ce que dit la Citroüille. De quoy le Pin ne tint compte : mais ſe mocquant de ſon inſolence : Pauvre fruit, luy répondit-il, que tu me fais de pitié ! & qu’avec peu de ſujet tu viens t’égaler à moy ! à peine