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LE CURÉ LABELLE

sions nombreuses et faire tracer les « chemins de chantier » qui devaient ouvrir l’accès des terres du Nord. Les marchands de bois sont d’ordinaire l’avant-garde des laboureurs, disait-il.

Les richesses forestières de la contrée ne deviennent une ressource qu’autant qu’elles peuvent être exploitées ; sans chemins et sans rivières flottables, elles sont inutiles. Si donc le gouvernement veut la colonisation, il faut qu’il aide à construire des chemins, pour relier entr’eux les différents centres.

À force de parcourir ces contrées en avançant toujours et établissant des chantiers et des colons dans les vallées et près des grands « pouvoirs d’eau », l’intrépide explorateur, trouvant que l’on allait trop lentement avec les moyens primitifs de locomotion, rêva et traça sur le papier tout un réseau de chemins de fer qui décuplerait les ressources du pays.

La grande ligne du Pacifique qui devait être l’artère principale de la confédération nouvelle, compter six mille kilomètres et devenir pour les Européens la grande route de la Chine et du Japon, n’était encore qu’à l’état de projet, et le tronçon de Montréal à Ottawa était à peine en construction, mais il longeait la rivière fédérale sur la rive des forêts du Nord. Ne pourrait-on pas installer de petits bateaux à vapeur pour faire le service des rivières jusqu’aux grandes chutes, que l’on tournerait plus tard au moyen