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Page:Baudoncourt - Le curé Labelle (1833-1891), 1892.djvu/40

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LE CURÉ LABELLE

patriotique. On ne peut se défendre de l’action de cet homme, et il n’est pas surprenant qu’il ait exercé dans toutes les sphères une influence souvent dominante, décisive. La grandeur des conceptions, la vigueur qu’il déploie dans l’exécution des entreprises les plus difficiles, son désintéressement proverbial, son jugement sain et constamment servi par des études approfondies et variées, une mémoire étonnante, un caractère capable de se plier aux circonstances les plus disparates et les plus nouvelles, une droiture d’intention inébranlable, une franchise et une honnêteté qui ont toujours été pour lui la meilleure des politiques : voilà certes assez de qualités pour faire, au Canada, l’homme peut-être le plus écouté et le plus admiré de notre époque. Sa vie est un exemple illustre pour tous ceux qui veulent être véritablement patriotes, ne servir que la religion et la patrie. »

C’est le témoignage que voulaient lui rendre ses paroissiens au jour où le curé Labelle atteignit la cinquantaine. Cette fête de famille fut un événement. Le clergé de Montréal voulut y prendre part, les personnages les plus marquants du Nord s’y donnèrent rendez-vous. Le clergé lui offrit un charmant chronomètre avec chaîne d’or. Les paroissiens, considérant combien il usait de vêtements à leur service, apportèrent une soutane de drap superbe, un pardessus bordé de fourrures rares et un bonnet fourré de grand prix. On lui lut des adresses rappelant ses travaux et