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LE CURÉ LABELLE

Saint-Jérôme accepta cette mission délicate, dont l’État faisait les frais. Il sortit de son presbytère le 19 février 1885 et s’embarquait à Halifax le surlendemain[1]. Dix jours plus tard il arrivait en Europe et se concertait avec les commissaires canadiens de Londres et de Paris pour commencer sa propagande.

L’agence de Paris publiait déjà depuis deux ans un journal ou revue hebdomadaire appelé Paris-Canada ; mais cette publicité restreinte, bonne pour renseigner les voyageurs et les nationaux, n’atteignait pas les masses et n’arrivait pas dans les régions où elle aurait pu éclairer les futurs colons.

C’est du premier voyage de M. Labelle en Europe que date la diffusion en France des Appels à la colonisation, petites feuilles au texte compact, envoyées dans tous les presbytères de France, destinées à pénétrer dans la foule, exposant en termes clairs et précis les avantages offerts et les conditions imposées par le gouvernement canadien aux colons venant se grouper sur ses terres.

On reconnaît dans ces publications les idées que le « Roi du Nord » préconisait depuis vingt ans, et à partir de cette époque la propagande commença d’une façon régulière.

Contrairement aux agences d’immigration dans

  1. Dans cette expédition M. Labelle emmenait avec lui comme secrétaire l’abbé Jean-Baptiste Proulx, aujourd’hui curé de Saint-Raphaël et vice-recteur de l’Université Laval.