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LE CURÉ LABELLE

payé le 31 décembre, avaient été employés dans les trois jours suivants à faire des aumônes. L’affection et la reconnaissance de ses amis lui firent des funérailles, vraiment princières.

Tous les journaux canadiens qui parurent le 5 janvier contenaient une notice biographique et un éloge du défunt. Plusieurs avaient pris le deuil et publiaient son portrait, bien connu de la population. Les regrets furent unanimes, et un journal des plus répandus, ayant inséré une seule phrase regrettable, se vit obligé par l’opinion publique de renvoyer le rédacteur qui l’avait écrite.

Tous les districts du Nord furent représentés à Saint-Jérôme au jour de l’enterrement ; malgré la rigueur de la saison, on y compta plus de dix mille étrangers.

Le corps était renfermé dans un cercueil recouvert d’une glace qui permettait d’apercevoir le visage du défunt, et les plus durs versèrent des larmes, quand, le premier ministre et son collègue le député Chapleau vinrent lui donner le baiser de l’adieu suprême.

Au lieu de prononcer une oraison funèbre qui se trouvait sur toutes les lèvres, Mgr  Proulx, vice-recteur de l’Université Laval, annonça une quête destinée à faire une fondation pieuse pour l’âme du défunt qui ne demandait pas d’éloges, mais des prières.

Le char funèbre était attelé de huit chevaux tenus à la main, suivi d’une douzaine de chars