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Page:Baudoncourt - Le curé Labelle (1833-1891), 1892.djvu/7

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LE CURÉ LABELLE

professeur dans l’établissement dont il avait été un des bons élèves. Pendant trois ans, il fut maître de salle et d’étude, enseigna les éléments de la grammaire française et la méthode latine, ce qui ne l’empêchait point de travailler pour son propre compte et de se préparer à la théologie, qu’il étudia au grand séminaire de Montréal, tenu par les Sulpiciens.

À raison des besoins de son vaste diocèse, le nouvel évêque avait reçu de Rome le pouvoir d’ordonner des jeunes gens âgés de moins de vingt-trois ans, quand il les jugerait capables. Antoine Labelle fut le premier qui se trouva jugé digne de profiter de l’exception.

À peine ordonné, on l’envoya comme vicaire dans une paroisse de l’île de Montréal, où il passa deux ans et demi. Le curé était un homme grave et solennel, remplissant avec la plus sévère régularité les devoirs du ministère et faisant les honneurs de son presbytère avec une grâce parfaite. Sa parole et son exemple apprirent au vicaire une foule de choses très utiles pour modérer son ardeur. De son côté, le vicaire, ayant par sa bonne humeur gagné promptement l’affection des paroissiens, aida beaucoup son curé à vaincre les obstacles qu’il rencontrait dans la construction d’un couvent du Sacré-Cœur.

L’habileté et le savoir-faire du jeune prêtre trouvèrent un champ plus vaste quand on lui confia en 1859 la paroisse naissante de Saint-Antoine de Richelieu dont il fut le premier curé.