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et enfin en levure, autre ferment qui détruit le sucre pour en faire de l’alcool et de l’acide carbonique.

Il est éminemment probable que l’étude approfondie de ces métamorphoses, ne fût-ce que sur l’orge, qui est constamment à notre disposition, pourra jeter une vive lumière sur la cause primitive et générale qui fait naître le choléra.

Voilà les conséquences qui découlent immédiatement de ce travail, et peut-être devrais-je me borner à les signaler. Cependant, je ne puis m’empêcher de faire la remarque suivante, car ces faits ouvrent un nouveau champ aux observations.

Le choléra est-il caractérisé uniquement par une simple altération du sang et par l’extravasion de ce fluide ?

L’amaigrissement des cholériques, la cyanose, les crampes et surtout la présence d’une quantité très notable de potasse dans les déjections, n’indiquent-ils point une altération profonde du système musculaire et au moins la perte du fluide qui imprègne ses éléments anatomiques ?

La grande ressemblance qui existe entre les déjections alvines des cholériques et le suc pancréatique, n’indique-t-elle pas encore que le choléra est dû en grande partie à une hypersécrétion de ce fluide, et que c’est principalement par le canal de Wirsung que tous ces fluides et les matières qu’ils tiennent en dissolution arrivent dans l’intestin ?

Cette altération de l’albumine et sa transformation en diastase, réaction qui peut être considérée comme le résultat de la fermentation d’un ferment, ne peut-elle point conduire à de nouveaux moyens prophylactiques ou thérapeutiques ? Ne peut-il y avoir des agents antiputrides ou antiseptiques qui préviennent cette transformation ou qui l’arrêtent lorsqu’elle est commencée ?

Le bi-carbonate de soude, que j’ai employé avec tant de succès concurremment avec l’ammoniaque et les sinapismes, pendant l’épidémie de l’année 1832, ainsi que plusieurs amis, plusieurs membres de ma famille et des médecins de Valenciennes l’ont fait après moi, ne serait-il point un de ces agents ?

Ne voulant pas, dans cette partie de mon travail, dépasser les limites des conséquences qui découlent immédiatement de l’expérience, je me borne à ces simples observations.

La transformation de l’albumine du sang en diastase est le point fondamental sur lequel j’appelle l’attention du Congrès, de