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entraîner de la part des gouvernements des mesures de précaution pour éviter les dangers résultant de ce mode de transmission.

Connaissant les inconvénients des lazarets, les entraves qu’ils apportent dans les transactions commerciales et dans les relations sociales, sachant même qu’ils peuvent devenir des foyers d’infection redoutables, j’ai cherché ce qu’il conviendrait de faire pour empêcher la transmission du choléra sans retarder de plus de vingt-quatre heures les voyageurs, leurs bagages et les marchandises. Les moyens que j’ai trouvés étant très simples et faciles à mettre en pratique, je crois devoir les soumettre à l’appréciation du public.

Pour ne point demeurer inertes et stériles devant une question aussi grave, il faut l’analyser, et après l’avoir réduite en ses parties, il conviendra d’examiner chacune d’elles attentivement et de voir quels sont les moyens que l’on peut employer pour combattre ou détruire les principes nuisibles qui s’y rattachent.

Si l’on analyse la situation, on peut se demander si le choléra est transmis par les individus, ou par leurs bagages, ou par les marchandises, ou enfin par les navires qui transportent les voyageurs. Si ce sont les individus mêmes qui transmettent le choléra, il convient d’examiner si la transmission se fait par la peau ou par les émanations pulmonaires.

La transmission du choléra par la peau et par le contact immédiat doit paraître impossible, par les raisons que j’ai exposées dans la deuxième partie de mon Mémoire et que je résume ainsi : 1° Parce que dans la plupart des cas, il y a eu transmission du choléra sans que le contact de la peau ait eu lieu ; 2° parce qu’elle n’est le siége d’aucune modification appréciable, et que la cyanose qui en change la couleur, est due à une altération du sang ; 3° parce qu’il n’y a point en elle, comme dans la gale, des animalcules qui puissent passer d’un individu à un autre individu ; 4° parce que dans la période algide, qui est la plus grave de la maladie, la peau se refroidit, perd sa sensibilité, et ne peut être le siège d’aucune émanation ; 5° enfin, parce que tous les faits que j’ai observés et ma propre expérience, lorsque je me suis mis en contact avec des cholériques, m’ont appris que le choléra ne peut être propagé de cette manière. Est-ce par la transpiration pulmonaire que la maladie se transmet ? Il est éminemment probable que c’est par cette voie