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que la cause qui produit la maladie pénètre dans les individus ; mais rien ne prouve que les émanations venant du poumon puissent transmettre le choléra. Les moyens que je propose pour combattre cette maladie, donneraient la solution de cette question s’ils étaient adoptés et mis en pratique. Il est cependant douteux que des miasmes ou des êtres quelconques émanés directement des cholériques puissent faire naître cette maladie chez d’autres individus. Je rappellerai ici ce que j’ai déjà dit dans mon deuxième Mémoire, que M. le Dr Bernadet, qui a fait, pour mes recherches, un grand nombre d’autopsies de cholériques, n’en a jamais éprouvé le moindre inconvénient ; qu’en outre, tous les produits qu’il m’a remis et qui étaient fort nombreux, sang, déjections, bile, ont été desséchés dans une étuve placée dans le laboratoire de la Faculté des Sciences. Ces produits répandaient des émanations ayant une odeur fort désagréable, et néanmoins j’y suis resté plongé plus d’un mois, ainsi qu’un garçon du laboratoire, et nous n’en avons nullement, été incommodés. Il est vrai qu’il est des individus qui résistent complètement à la cause infectieuse du choléra, tandis que d’autres en sont atteints mortellement. Cependant, je puis dire aussi que, dans certaines circonstances, tous les individus succombent ; c’est ce que j’ai observé à Étreux, près Valenciennes. (Voir mon deuxième Mémoire.)

Le choléra pourrait encore être produit par des êtres qui se déposeraient sur les aliments, mais j’avoue que je n’ai aucun renseignement à cet égard.

Quoi qu’il en soit, nous avons des moyens simples et faciles pour agir sur la peau et détruire à sa surface tous les germes morbides qui pourraient s’y trouver. Nous en avons également pour agir sur le linge, les hardes, les marchandises et les navires ; mais nous n’en avons pas d’aussi directs et d’aussi puissants pour détruire à leur origine et d’une manière certaine les produits qui émaneraient des poumons.

Or, si, comme je le disais plus haut, le choléra peut encore être transmis par infection après l’emploi des moyens que j’aurai indiqués, la question sera simplifiée, car il deviendra évident que la maladie émane des individus par la voie pulmonaire.

Le choléra pouvant être transmis par des individus qui ne paraissent point atteints par cette maladie, il est bien plus pro-