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Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/161

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— Il y a quelque chose de louche là-dessous, dit l’aulre ; il faut suivre cette charrette et voir où elle s’arrêtera. »

Elle continua sa route et s’arrêta dans la forêt, juste à la place où il y avait du bois abattu. Quand Tom Pouce aperçut son père, il lui cria : a Vois-tu, père, que j’ai bien mené la charrette ? Maintenant, fais-moi descendre. »

Le père, saisissant la bride d’une main, prit de l’autre son fils dans l’oreille du cheval et le déposa par terre ; le petit s’assit joyeusement sur un fétu.

Les deux étrangers, en apercevant Tom Pouce, ne savaient que penser, tant ils étaient étonnés. L’un d’eux prit l’autre à part et lui dit : a Ce petit drôle pourrait faire notre fortune, si nous le faisions voir pour de l’argent dans quelque ville ; il faut l’acheter. » Ils allèrent trouver le paysan et lui dirent : « Vendez-nous ce petit nain ; nous en aurons bien soin.

— Non, répondit le père ; c’est mon enfant, il n’est pas à vendre pour tout l’or du monde. » Mais Tom Pouce, en entendant la conversation, avait grimpé dans les plis des vêtements de son père ; il lui monta jusque sur l’épaule, et de là lui souffla dans l’oreille : « Père, livrez-moi à ces gens-là, je serai bientôt de retour. » Son père le donna donc aux deux hommes pour une belle pièce d’or.

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