Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/166

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en déplaisait fort, et ce qui compliquait encore sa situation, c’est qu’il descendait toujours de nouveau foin et que l’espace devenait de plus en plus étroit. Enfin, dans sa terreur, Tom s’écria le plus haut qu’il put : « Plus de fourrage ! plus de fourrage ! je n’en veux plus ! »

La servante était justement occupée à ce moment à traire la vache ; cette voix, qu’elle entendait sans voir personne et qu’elle reconnaissait pour celle qui l’avait déjà éveillée pendant la nuit, l’effraya tellement, qu’elle se jeta en bas de son tabouret en répandant son lait. Elle alla en toute hâte trouver son maître et lui cria : « Ah ! grand Dieu ! monsieur le curé, la vache qui parle !

— Tu es folle ! » répondit le prêtre, et cependant il alla lui-même dans l’étable pour s’assurer de ce qui s’y passait.

A peine y avait-il mis le pied, que Tom Pouce s’écria de nouveau : « Plus de fourrage ! je n’en veux plus ! » La frayeur gagna le curé à son tour, et, s’imaginant qu’il y avait un diable dans le corps de la vache, il dit qu’il fallait la tuer. On l’abattit, et la panse, dans laquelle le pauvre Tom était prisonnier, fut jetée sur le fumier.

Le petit eut grand’peine à se démêler de là, et il commençait à passer la tète dehors, quand un nouveau malheur l’assaillit. Un loup affamé se jeta sur la panse de la vache et l’avala d’un seul coup. Tom