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Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/180

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place, étendit un drap et amena son âne au-dessus. « Maintenant, dit-il, attention ! bricklebrit. » Mais l’âne n’entendait rien à la magie, et ce qu’il fit tomber sur le drap ne ressemblait guère à des pièces d’or. Le pauvre meunier vit qu’on l’avait volé, et, faisant bien triste mine, il demanda pardon à ses parents, qui s’en retournèrent chez eux aussi gueux qu’ils étaient venus. Son père fut obligé de reprendre son aiguille ; pour lui, il se plaça comme domestique dans un moulin.

Le troisième frère s’était mis en apprentissage chez un tourneur, et, comme le métier est difficile, il y resta plus longtemps que ses deux aînés. Ils lui mandèrent dans une lettre les malheurs qui leur étaient arrivés, et comment l’aubergiste leur avait volé les dons magiques dont ils étaient possesseurs. Quand le tourneur eut fini son apprentissage et que le temps de voyager fut venu, son maître, pour le récompenser de sa bonne conduite, lui donna un sac dans lequel il y avait un gros bâton. « Le sac peut bien me servir, dit-il, je le mettrai sur mes épaules ; mais à quoi bon ce bâton ? il ne fait que l’alourdir.

— Je vais t’apprendre son usage, répondit le maître ; si quelques gens te font du mal, tu n’as qu’à dire ces mots : « Bâton, hors du sac ! » aussitôt le bâton leur sautera aux épaules, et les travaillera si vigoureusement que de huit jours ils ne pourront