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LA GARDEUSE D’OIES PRÈS DE LA FONTAINE.


Il y avait une fois une vieille bonne femme, qui vivait avec son troupeau d’oies dans une solitude entre des montagnes, et avait là une petite maison. Cette solitude était entourée d’une grande forêt, et chaque matin la vieille prenait sa béquille et s’en allait au bois d’un pas branlant. Une fois là, la bonne vieille s’occupait très-activement, bien plus qu’on ne l’aurait cru à voir son grand âge ; elle ramassait de l’herbe pour ses oies, cueillait des fruits sauvages aussi haut qu’elle pouvait atteindre, et rapportait tout cela sur le dos. On aurait pensé qu’elle devait succomber sous un pareil fardeau, mais elle le rapportait toujours heureusement au logis. Quand elle rencontrait quelqu’un, elle le saluait très-amicalement : « Bonjour, cher voisin, il fait beau aujourd’hui. Cela vous étonne sans doute que je traîne cette herbe, mais chacun doit porter sa charge sur son dos. » Pourtant les gens n’aimaient pas à la rencontrer ; ils préféraient