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Page:Baudry - Contes choisis des frères Grimm.djvu/230

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tranquillement et filait, penchant la tête et sans détourner les yeux. Tout était propre dans la chambre, comme si elle eût été habitée par ces petits sylphes aériens qui n’ont point de poussière à leurs pieds. Mais ils ne virent point leur fille. Ils considérèrent tout cela pendant quelques instants ; enfin ils prirent courage et frappèrent doucement à la fenêtre.

On eût dit que la vieille les attendait, car elle se leva et cria d’une voix amicale : « Entrez, je vous connais. »

Quand ils furent entrés dans la chambre , la vieille dit : « Vous auriez pu vous épargner cette longue route, si vous n’aviez pas, il y a trois ans, renvoyé injustement votre fille, qui est si bonne et si gracieuse. Elle n’y a rien perdu, car elle a pendant trois ans gardé les oies ; durant tout ce temps-là, elle n’a rien appris de mauvais et a conservé la pureté de son cœur. Mais vous êtes suffisamment punis par l’inquiétude où vous avez vécu. » Puis elle s’approcha de la chambre et dit : « Sors, ma chère enfant. »

La porte s’ouvrit, et la fille du roi sortit vêtue de sa robe de soie, avec des cheveux dorés et ses yeux brillants ; on aurait dit un ange qui descendait du ciel. Elle courut vers son père et sa mère, s’élança à leur cou et les embrassa ; tous pleurèrent de joie, sans pouvoir s’en empêcher. Le jeune comte